Conte : Les deux moines et la jeune femme

10 Buddhist monk carrying bagDeux moines, l’un jeune, l’autre vieux, rentrent en leur couvent un beau soir d’été.

Soudain, au détour du chemin, une rivière barre la route. Sur le bas-côté, une jeune femme séduisante aux vêtements coûteux est assise sur une grosse pierre, et semble attendre du secours. Ni barque, ni passeur.

Le moine plus âgé, avec simplicité, prend la femme dans ses bras et lui fait traverser la rivière sans qu’elle se mouille le bout des souliers. La délicieuse créature le remercie d’un sourire et s’en va.

Les deux moines continuent leur chemin. Long silence.

Brusquement, n’y tenant plus, le jeune moine s’écrie : – « Frère Ushi ! Ne savez-vous pas que la règle nous interdit strictement tout contact et tout commerce avec les femmes ! »

Le vieux moine poursuit son chemin sans répondre.

– « Frère Ushi ! dit le jeune moine, qui s’échauffe, comment avez-vous pu porter dans vos bras une femme belle et parfumée, et lui faire traverser la rivière ?

– Frère Toshibu, dit le vieux moine. Serait-ce que vous sentez encore le poids de cette femme ? Il y a pourtant longtemps que nous l’avons laissée derrière nous ! »

     Tout comme le frère Toshibu, nous portons souvent sur nos épaules des « sacs à dos » bien lourds. A l’intérieur parfois, ces poids ne sont pas les nôtres. Ils font partie de l’histoire d’autres personnes. Ils ont pu être mis sans notre accord (alors que nous étions enfants par exemple) ou bien nous les mettons nous-même en nous occupant des affaires des autres (comme le montre ce conte des deux moines).

Certains d’entre nous supportent sans cesse ces casseroles, encombrants, poids, cailloux… et s’y habituent tellement que les laisser à terre fait peur. Parfois même on se construit avec et il devient délicat de les déposer. Mais nous pouvons choisir de devenir plus léger ou légère en  nous débarrassant de tout ce qui nous encombre.

Bon délestage !

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